Le Parti De la France : une histoire de déjà vu…

Un peu d’information sur le Parti De la France qui appelle à un rassemblement anti-migrants à Ouistreham, samedi 3 février…

Repris du site antifasciste « La Horde » (http://lahorde.samizdat.net/).

Le Parti de la France : une histoire de déjà vu (1)

Le Parti de la France (PdF) est parmi les groupuscules d’extrême droite l’un des seuls à subsister en marge du Front National (FN). Toute la semaine nous allons revenir sur le PdF qui mêle des anciens notables de l’extrême droite et une génération plus jeune, souvent issue du milieu skinhead. Pour ce premier article, nous vous proposons une présentation du PdF, puis, dans un second temps, nous reviendrons sur des historiques du parti, et enfin, dans un troisième volet, sur sa frange plus jeune.

Fondé en 2009, le Parti de la France regroupe à sa formation d’anciens membres du Front national, déçus pour la plupart de n’avoir pas été promus comme têtes de liste lors d’élections à cette époque, ou s’étant écartés du FN. Après la candidature de Bruno Gollnisch à la présidence du FN face à Marine Le Pen en 2010, le Parti de la France voit venir à lui une petite partie des cadres et militants frontistes déçus par la tournure des évènements : déçus d’une part du manque de combativité de leur champion Bruno Gollnisch pour tenter de maintenir la ligne historique du parti, et d’autre part de voir Marine Le Pen mettre la main sur le parti. Rassemblant principalement des nostalgiques du FN version 1970-1980, c’est donc surtout sur une ligne anti-Marine Le Pen que se forme le Parti de la France.

En 1999 Bruno Mégret avait tenté l’aventure de former un parti à la marge du Front National, en formant le Mouvement National Républicain (MNR). À cette époque, il était déjà parti du FN, suite à des divergences avec Jean-Marie Le Pen, et avait emmené avec lui pas mal de cadres du parti. En 2009, c’est donc autour de Carl Lang (ancien vice président du Front National, ancien directeur du FNJ et membre du parti depuis 1978) que se constitue le Parti de la France.

 

Mais à la différence du MNR, le PdF survit toujours, et arrive encore à se présenter lors d’élections tout en conservant d’anciens membres du Front National, mais aussi en regroupant des militants nationalistes perdus dans leur coin.

Parti de Rien

C’est surtout dans les anciennes régions du Nord Pas de Calais et de la Picardie que le PdF reste actif, là où Carl Lang (le président) et Thomas Joly (le secrétaire général) étaient élus, entraînant avec eux d’autres anciens élus FN. Mais on peut encore voir quelques militants dans le Calvados, la Saône et Loire ou les Bouches du Rhône et des notables de l’extrême droite restent toujours accrochés à la direction du parti. Si, lors de la fondation du groupuscule, il pouvait compter sur pas mal d’élus qui étaient sur des listes FN, des députés européens, des conseillers régionaux ou municipaux, aujourd’hui il ne reste plus que quelques conseillers municipaux.

Même si le PdF n’est donc présent que localement dans l’Hexagone, il réussit à regrouper autour de lui toutes les tendances de l’extrême droite allant des cathos intégristes aux païens, en passant par des nostalgiques de l’Algérie Française et des pétainistes.

 

Son programme ne se résume qu’à reprendre celui du Front National des années 1980, avec une ligne libérale : « Au lieu de persécuter fiscalement les Français et d’écraser la France d’impôts et de taxes, l’État et les collectivités territoriales doivent se serrer la ceinture en supprimant la montagne des dépenses publiques inutiles », et « Défendons les libertés économiques et l’initiative privée » ; une ligne islamophobe avec des slogans comme « Pas d’islamisation chez nous », « Islamisation ça suffit » ou « Ni minarets ni charia », et anti migrant-e-s en « refusant l’immigration colonisation » ou en déclarant « Foutons les dehors ».

Le PdF s’est doté d’un service d’ordre, le SEP (Service Encadrement Protection), qui tourne souvent autour des réunions du PdF de ses rassemblements, mais qui peut aussi donner un coup de main lors de manifestations ou de rencontres regroupant d’autres organisations d’extrême droite. Le SEP est composé majoritairement de skin d’extrême droite, c’est un peu le folklore du PdF.

Les vieux de la vieille

Parmi les membres « historiques » qui ont une longue histoire dans l’extrême droite hexagonale, outre Carl Lang le président, on trouve Martine Lehideux (Vice-présidente du PdF), Roger Holeindre (président d’honneur du PdF), Fernand Le Rachinel, Martial Bild, Christian Baeckeroot ou Bernard Antony, fondateur du parti mais qui le quitte en 2010. Et si l’on regarde la liste du bureau politique du PdF, on s’aperçoit que sur les 30 membres, 25 sont issus du FN et y avaient des responsabilités allant d’un ancien trésorier du FN Jean Pierre Reveau, un ancien président du groupe FN à la région Centre Jean Verdon, un ancien gros financier du FN Fernand Le Rachinel, d’anciens responsables du DPS ou encore d’ancien-n-es député-e-s européen-ne-s et conseillers régionaux. On peut voir aussi Gilles Arnaud, l’ancien directeur de la WebTV « ProRussia.tv », ancien délégué à la propagande du FN ou Jean Claude Robinet fondateur de National Hebdo et qui avait participé à la fondation du Mouvement National Républicain de Bruno Mégret.

Roger Holeindre et Martine Le Hideux

Roger Holeindre (portrait à lire ici)  avant de rejoindre le Parti de la France et d’en devenir son président d’honneur, s’est fait tout un chemin à l’extrême droite en commençant dans les années 50 par les guerres coloniales en Indochine et Algérie. En 1972 il participe à la fondation du Front National et entre au bureau politique , en devient député en 1986 et premier vice président en 1999, en parallèle il anime une organisation satellite du FN, le Cercle National des Combattants. Il quitte le Front National en 2011 lors de l’élection de Marine Le Pen à la tête du FN.

Une autre « figure » de l’extrême droite ayant rejoint le PdF, Martine Lehideux (portrait à lire ici) qui devient vice-présidente du Parti de la France en 2016. Son parcours était déjà tout tracé avec un oncle ministre du maréchal Pétain, mariée à André Dufraisse, ancien permanent du Parti Populaire Français de Jacques Doriot, et combattant au sein de la Légion des Volontaires Français contre le bolchévisme (LVF). Elle adhère au Front National à sa fondation en 1972, en devient eurodéputée puis quitte le FN en 2009, elle animait une association satellite du FN, le Cercle National des Femmes d’Europe.

Jeunes et Joly

Autre personne active sur les réseaux « sociaux », son secrétaire général Thomas Joly, lui aussi ancien élu Front National en Picardie.

Thomas Joly avait adhéré au Front National en 1996 et commencé sa carrière politique en 1998, alors étudiant à l’Université d’Amiens, il avait été investi par le FN pour des cantonales de cette même année à Albert dans la Somme.

Thomas Joly au Front National de la Jeunesse

A cette époque à l’Université d’Amiens il avait tenté de monter une liste étudiante le Recours Etudiant Picard (REP), mais hélas pour lui les antifascistes avaient fait échouer sa tentative d’implantation. Puis vint la scission avec les mégretistes, il suit alors son modèle de toujours Jean Marie Le Pen, allant même jusqu’à demander au Courrier Picard (journal régional) de diffuser un communiquer affirmant qu’il reste au Front National. Au début des années 2000, il quitte Amiens pour se retrouver à Beauvais dans l’Oise où il se présente sous l’étiquette FN aux différentes élections avant de devenir conseiller régional de Picardie en 2004. Il suit Carl Lang et le Parti de la France à sa formation en 2009.

Thomas Joly se retrouve assez souvent à poser en photo aux cotés de « figures » nationalistes, Ayoub, Benedetti, Gabriac, De Chassey (Renouveau Français), Jérome Bourbon, Alain Escada, Logan Djian, Vincent Vauclin.

Thomas Joly du Parti de la France en bonne compagnie

On peut considérer que c’est l’une des personnes les plus actives du PdF, avec son blog, mais qui se déplace aussi régulièrement lors de réunions nationalistes dans le nord de l’Hexagone. Il n’hésite pas à côtoyer des bandes de skins d’extrême droite pour leur indiquer la route à prendre.

Ses copinages avec d’autres organisations

Le PdF a essayé et essaie toujours d’amener à lui toutes les tendances de l’extrême droite, tout en proposant une porte de sortie pour d’anciens militants du Front national. C’est d’abord pour les élections que les rapprochements se font, notamment pour trouver des personnes prêtes à se présenter. Avec le MNR, la Ligue du Sud de Jacques Bompard, ils constituent des listes pour les élections régionales et européennes, et plus récemment pour les législatives de 2017, ils s’étaient associés aux Comités Jeanne de Jean Marie Le Pen.

Le PdF s’incruste logiquement aux journées de Synthèse Nationale aux cotés d’autre formations nationalistes, où Carl Lang prend régulièrement la parole, mais aussi dans les cortèges de la Manif Pour Tous, dans les manifestations de mai à Paris avec la Dissidence Française, le Front de Défense de la France, Civitas, ou avec les Comités Jeanne de Jean Marie Le Pen malgré le fait que la plupart des fondateurs du PdF aient été mis de coté par Jean Marie lui même. On retrouve encore le PdF lors de dîners avec des membres de groupuscules tels que Riposte Laïque, la Ligue du Sud ou la Ligue du Midi des Roudier. L’Action française ou les Identitaires préférant encore agir seuls, on ne les voit jamais dans des initiatives communes, ce qui entraîne d’ailleurs parfois quelques petites frictions pour des histoires de collage et de territoire entre le PdF et les Identitaires, à Amiens par exemple.

Le Parti de la France, une histoire de déjà vu (2) : les “jeunes”

20 janvier 2018 7 Imprimer ce billet Imprimer ce billet

Après un premier article sur le Parti de la France (Pdf) à lire ici, qui s’intéressait à l’histoire du mouvement et aux “anciens” comme Roger Holeindre ou Martine Lehideux, en voici la suite, consacrée aux quelques groupes actifs du PdF, souvent composés de “jeunes” militants, aux pratiques et convictions encore plus radicales que leurs aînés.

Avec son activisme, son matériel de propagande clé en main, ses rassemblements anti-migrants et sa participation aux différents cortèges d’extrême droite chaque mois de mai à Paris, le Parti de la France peut attirer à lui une jeunesse nationaliste en mal d’action et de militantisme, d’autant que le Front National ne joue plus ce rôle depuis plusieurs années, avec l’arrivée d’une présidente qui montre bien peu de respect pour le travail militant de terrain. On a pu le constater dans les Hauts de France, à Caen, à Chalon sur Saône ou dans les Bouches du Rhône, le PdF permettant ainsi à des militants d’extrême droite isolés de se retrouver pour militer ou passer des soirées ensemble. Même si la plupart d’entre eux, avec le temps, finissent par se lasser du militantisme, le profil violent de plusieurs d’entre eux appelle à une certaine vigilance, et à ne pas sous-estimer la capacité de nuisance de ce qui, à première vue, peut sembler une bande de branquignols (ce que certains sont, par ailleurs).

Dangereux sous tous rapports

En effet, plusieurs individus gravitant autour du PDF ont déjà fait parler d’eux du fait de leur capacité ou de leur volonté de passer à la violence. Ainsi, en octobre 2017, parmi les personnes arrêtées autour de Logan Nisin qui aurait préparé plusieurs attentats terroristes, en particulier contre des musulmans, plusieurs étaient en novembre 2016 derrière la banderole du PdF des Bouches du Rhône ; quant à son comparse, Thomas Annequin, il était “chargé de mission” du PdF à Manosque, dans les Alpes de Haute Provence.

David Beaune, un néonazi membre du Blood&Honour C18 France (aujourd’hui dissous), condamné à 18 ans de prison pour le meurtre d’Imad Bouhoud dans le port du Havre en 1995 (source), condamné en 2013 pour avoir menacé sa compagne avec un fusil à canon scié, et à nouveau condamné la semaine dernière, le 16 janvier 2018, pour avoir posé en uniforme du IIIe Reich devant une synagogue et avoir fait des saluts nazis, est lui aussi un familier du Parti de la France, comme en atteste sa présence lors d’une réunion militante du PdF de Franche Comté en décembre 2016 à Montbéliard, dans le Doubs, avec Thomas Joly et Christophe Devillers, son ancien “kamarade” lorsqu’ils étaient au FNJ.

On peut encore voir régulièrement des militants issus de mouvements disparus apportant un coup de main au PdF, comme des anciens de Troisième Voie (lire ici et ), de Blood & Honor Hexagone, du Picard Crew, de Pegida France. Toutes ces personnes esseulées retrouvent un foyer accueillant au PdF… Petit tour de quelques groupes locaux.

Le PdF à Caen

La section caennaise tourne autour de Bruno Hirout : ancien guitariste de Northmen Impakt, un groupe de RIF (Rock Identitaire Français) dont la chanteuse Epona avait été évoquée ici, il s’était fait connaître après avoir publié une photo où il posait avec son comparse du Calvados, Guillaume Aguillé, devant une bouteille de gaz sur laquelle il était écrit « Zyklon B ». En ce qui concerne leur groupe Northmen Impakt, il était composé de militants du PdF et avait eu une très courte carrière dans la musique nationaliste en faisant une poignée de concert entre 2014 et 2015, mais qui faisait surtout parler de lui sur les réseaux « sociaux ».

Le PdF du Calvados est donc assez actif sur les réseaux « sociaux », mais peut aussi faire des déplacements à Paris. En son sein, on retrouve surtout une tendance catholique intégriste, ayant participé aux cortèges de la Manif Pour Tous, aux « Marches pour la Vie », ou avec Xavier Dor le fondateur de SOS Tout Petits un mouvement anti-IVG. Ils réussissent quand même à faire quelques actions médiatiques relayées par leur réseau, en posant avec des banderoles “anti-migrants”, en faisant quelques collages à Caen sur la fac notamment, ou en se présentant à des élections législatives.

Le Parti de la France 14 sur un marché

Le PdF à Chalon sur Saône

Benjamin Lematte et Jean-Marie Le Pen

C’est Benjamin Lematte, l’ancien chargé de mission Front National pour la bresse du nord et secrétaire départemental du FNJ pour le département, qui anime la petite bande de skins que l’on retrouve parfois à Lyon lors d’actions du Bastion Social à Paris et à Dijon lors d’événements nationalistes, ou lors de concerts de RAC (Rock Against Communism). Il animait un club de supporters Ultra du PSG en Saône et Loire, ce qui lui a permis de se faire un petit réseau. Benjamin Lematte étant épaulé par Sandrine Debode, l’ancienne de la bande qui était très présente sur les manifestations de droite radicale (Jour de Colère, hommages à Jeanne d’Arc) et qui avait pris l’habitude de recueillir les skinhead d’extrême droite de Bourgogne. Ils s’étaient montrés à Pouilly en Auxois en Bourgogne lors d’un rassemblement « anti-migrants », avorté sous la pression des antifascistes, mais avant ça Lematte avait était convoqué pour des dégradations sur le centre d’accueil de la ville. Récemment ils se sont  retrouvés pour un rassemblement « Anti-migrants » en août 2017 à Chalon sur Saône, et malgré l’annonce de la venue de son ancien collègue du FNJ Alexandre Gabriac, il n’y avait pas foule ( à peine une quinzaine de personnes).

PdF 71 en 2016

Le PdF dans les Hauts de France

Les Hauts de France, qui regroupe la Picardie et le Nord Pas de Calais, est la région qui compte le plus de militants et de personnes qui tournent autour du groupuscule. À la fondation du PdF en 2009, Carl Lang avait l’ambition d’être à la tête du Front national dans cette région pour les élections européennes, c’est donc de là que viennent la plupart des anciens FN partis au PdF, mais c’est aussi la région d’origine de Thomas Joly, ancien conseiller régional FN de Picardie. Depuis, d’autres militants les ont rejoints, dans anciens du FN mais aussi des militants isolés connus pour leurs idées néonazies.

Dans la Somme, quelques anciens du FN ont retrouvé l’ancien conseiller régional Thomas Joly dont David Martin, qui militait avec lui au FNJ de Picardie au début des années 2000. Entraînant avec eux un adepte des armes à feu, David Petit, ils ont gardé quelques contacts avec des élus FN de la région. On pouvait voir en avril 2016, lors d’un dîner avec Roger Holeindre organisé par le PdF, des conseillers départementaux FN de l’Aisne et une conseillère régionale des Haut de France, Sylvie Saillard, aux cotés de Holeindre, Joly et David Martin. Ou encore un ancien de Pégida France, Sébastien Desseaux qui essaie de se montrer à Calais, dans des manifestations parisiennes en mai ou dans des rassemblements anti-migrants comme à Péronne en novembre 2016.

En partant de la droite sur la photo Yvon Flahant, Prudence Tan, Armand Pollet, Marion Saillard, Roger Holeindre, Thomas Joly et Sylvie Saillard

Dans le Nord et le Pas de Calais, ce sont plutôt des personnes autour de Sébastien Vannoye, le chef du Service Encadrement Protection (SEP), le service d’ordre du PdF.  Leur principale activité consiste à coller des affiches régulièrement, mais ils ont aussi récemment déployé une banderole devant le centre d’accueil pour demandeurs d’asile de Cassel (Nord), et cette petite bande sert régulièrement de sservice d’ordre pour des manifestations et des rencontres nationalistes dans le nord de l’Hexagone.

Le service encadrement sécurité du Parti de la France venu du Pas de Calais et de la Somme à Péronne en novembre 2016

Tout ce petit monde se retrouve régulièrement lors de soirées ou pour faire les petits bras, et se donner des frissons, que ce soit à Calais, Paris ou dans la Somme lors de rassemblements “anti-migrants” à Albert en octobre 2015, Péronne en novembre 2016 aux cotés du SIEL (Souveraineté Identité et Liberté) où certains ont connu la joie d’une convocation au commissariat, ou encore lors de la venue de Jean Marie Le Pen et d’Alexandre Gabriac à Amiens en mars 2017 pour un diner patriotique. La plupart d’entre eux ne se cachent pas sur leur idéologie proche des néonazis que ce soit par leur style vestimentaire ou leurs tatouages. Lors de leurs sorties dans la Somme, ils peuvent compter sur le soutien d’anciens du Picard Crew, un groupe néonazi basé dans le département.

Le SEP à Paris le 08 mai 2016

Enfin dans l’Aisne, ils ont quelques appuis avec Pierre Marie Verdier, le maire de Besmont près de Hirson, élu au conseil national du PdF ainsi que des militants autour de Jean-Jacques Luisetti à Chauny, c’est aussi dans ce département que Martine Lehideux s’était présentée lors des législatives de 2012. Ci-dessous, un exemple de soirée organisée par le Parti de la France dans les Hauts de France, près de Saint Quentin dans l’Aisne le 5 août 2016. Chouette ambiance !

réunion du Parti de la France à Brancourt le Grand le 05 08 2016

À la base, il devait y avoir une intervention du secrétaire général du PdF Thomas Joly, suivi d’un concert de Northmen Impakt, mais la soirée s’est finalement terminée par un petit discours de Joly suivie d’une beuverie. Étaient présents, outre les militants du Parti de la France, des anciens du Picard Crew, mais aussi un militant identitaire de Lille, Willy, connu pour ses accointances avec Yohan Mutte, ancien des JNR de Serge Ayoub, qui comme le rappelle la page facebook Fermons la Citadelle,  a été  “mis en examen pour homicide dans l’affaire des noyés de la Deûle, et pour avoir participé à plusieurs actions violentes. Mais [Willy] est également membre du noyau dur de Génération Identitaire Lille articulé autour d’Aurélien Verhassel. Willy est de toutes les actions du groupuscule d’extrême droite (tournées de sécurisation anti-racailles, distribution de soupe au cochon aux SDF blancs, …). Tailleur de pierre de formation, il a même été chargé de confectionner l’enseigne du local raciste “La Citadelle”, QG de Génération Identitaire”. La réunion d’août 2016 était organisée au “Viking”, à Brancourt le Grand, ce même village qui avait déjà accueilli une réunion du PdF en avril 2015. Ce bar épicerie appartenant à la commune, il est géré par une personne qui  “assure toutefois ne pas adhérer à ces thèses” ; pourtant, cette même personne se retrouvait déjà aux cotés de Thomas Joly pour une autre réunion en 2015…

Thomas Joly à une réunion du Parti de la France le 10 avril 2015 à Brancourt le Grand

La gérante avait eu droit à différents articles dans la presse régionale et même nationale lors de l’ouverture ; elle et son compagnon, originaire du village, bénéficient d’un soutien local en participant aux différentes animations qui s’y déroulent.

Les Bouches du Rhône

Même si le PdF des Bouches du Rhône n’a plus d’activités, il est assez symptomatique des groupes locaux du PdF. Le PdF 13 s’est terminé par des arrestations autour de Dylan Nisin et un de ses comparses Thomas Annequin membre du PdF 04, chacun accusant l’autre de balance. Le groupe s’était formé autour d’anciens du Mouvement Populaire pour une Nouvelle Aurore (MPNA) avec Olivier Bianciotto et David Guichard, qui s’étaient fait connaître en septembre 2014 en profanant la statue de Missak Manouchiann responsable des FTP-MOI.

Parti de la France des Bouches du Rhône

Les groupes actifs du PdF se font et se défont :  ici n’ont été cités que des groupes ayant eu une durée de plus de deux ans, et c’est déjà beaucoup. Mais ce petit aperçu donne une idée du profil de ses militants, bien loin de l’image lisse et responsable que les responsables du Parti de la France, avec leur cravate et leur campagne électorale bon teint, essayent de donner de leur mouvement.

La Horde

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