Tract de l’AG Contre Toutes les Expulsions diffusé à quelques centaines d’exemplaires à Caen lors de la manif interprofessionnelle du 16 novembre contre les ordonnances sur la nouvelle Loi Travail.
Quand Twisto se déguise en flic…
Mardi 31 octobre 2017, une scène éminemment raciste a lieu sur la ligne 61 (Ouistreham-Caen). C’est à travers le témoignage d’un passager que nous avons appris les faits : des personnes migrantes ont souhaité monter dans le bus afin de se rendre à Caen ; « c’est alors qu’une dame de Twisto qui supervisait le chauffeur, apparemment novice, se lève et fait barrage pour empêcher les migrants de monter dans le bus. D’un ton agressif et profondément impoli, elle explique aux migrants dans un piètre anglais qu’elle les refuse au sein du bus. » explique le passager. Après quelques minutes, l’employée Twisto se résout, après l’intervention de passager.e.s, à laisser ces personnes monter dans le bus. Le passager relate que juste après les avoir laissé monter, celle-ci a appelé la police puis a continué à tenir des propos racistes tout au long du trajet. Arrivé à Caen, le bus s’arrête pour permettre à la police d’arrêter les personnes migrantes présentes dans le bus puis de les placer en rétention au centre de rétention administrative de Oissel (Rouen).
Ce n’est pas la première que Twisto est pointé du doigt pour des comportements de la sorte sur la ligne 61. En effet, dans une série d’articles publiés du 29 avril 2016 au 03 mai 2016, les journaux locaux ont démontré les consignes xénophobes imposées aux contrôleur.se.s et conductrices/eurs de Twisto par la Préfecture du Calvados et la direction de Twisto. En effet, le 03 mai 2016 France Bleu Normandie avait relayé une note révélée par la CGT dans laquelle il était demandé aux agents de Twisto de « faire deux contrôles sur la ligne 61 par équipe. La préfecture nous demande de maintenir ce niveau de présence. Si vous suspectez la mise en place de squatt, merci de remonter l’information (lieu précis) ». A cette note était jointe un tableau avec deux colonnes distinctes : « Nombre de migrants contrôlés », « Nombre de migrants verbalisés ».
L’Assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions appelle les usager.e.s de Twisto à ne pas rester passif.ve.s lorsqu’elles et ils sont témoins de situations similaires, ne nous laissons pas impressionner par ces pratiques antisociales et xénophobes.
Les transports en commun sont un service public. Il s’agit certes d’un partenariat public-privé, cependant Twisto n’est pas un service de la police aux frontières, cette entreprise ne doit donc pas jouer le jeu de la répression en dénonçant les personnes migrantes à bord. Twisto peut, et doit, refuser de répondre aux ordres racistes de la Préfecture dont le but est d’empêcher les personnes migrantes de s’installer et de leur faire vivre un calvaire afin de les pousser au départ, quand elle ne les expulse pas elle-même de force.
C’est en s’opposant collectivement et en faisant preuve de solidarité qu’il faut lutter pour mettre fin à ces pratiques.
Liberté de circulation, liberté d’installation pour toutes et tous !